4 milliards de Francs CFA destinés à l’éducation perdus, presque mille faux enseignants, et des milliers d’enfants de régions rurales assis par terre, parce que les bancs et tables inscrits au budget n’ont pas été livrés.
Il n’est pas étonnant alors que le taux d’alphabétisation au Niger est en dessous de 30%, laissant peu d’opportunités pour la prochaine génération.
La Section Nigérienne de TI, l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption, a lancé une campagne publique pour adresser ce problème directement et pour obliger le gouvernement à Niamey, la capitale du pays, à prendre des mesures contre la corruption.
Jusqu’ici, il y a eu une grave absence d’action. Le procès de deux anciens Ministres de l’Education et de plusieurs fonctionnaires de haut rang devant la Cour Suprême pour détournement de fonds d’éducation dans l’affaire MEBA (MEBA étant le Ministère de l’Education de Base) continue à être retardé.
En 2011, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales a reconnu qu’ils ont découvert 338 faux diplômes. Nous pensons que le vrai chiffre est presque trois fois plus grand.
L’obtention d’un faux diplôme peut se faire par des pôts de vin (en 2008 le directeur des examens et concours au ministère de l’éducation a été arrêté parcequ’il prenait des pôts de vin pour délivrer des faux diplômes). Le dysfonctionnement des services publics et la politisation de l’administration sont à notre avis les autres causes qui justifient le recours aux faux diplômes au Niger.
Cela laisse des enfants avec une éducation de qualité médiocre, et de l’absentéisme des enseignants, un problème que les études de Transparency International dans toute la régionont identifiées comme étant un problème majeur dans le secteur de l’éducation.
La Ministre de l’Education Nationale sera représenté par son Secrétaire Général à coté d’autres parties prenantes, décideurs politiques, représentants de la société civile et journalistes. L’événement va porter une attention particulière sur les efforts communs effectués jusqu’ici et une meilleure prise de conscience de la question.
Nous espérons que la campagne lancée cette semaine mettra de la pression sur les autorités publiques de faire plus pour empêcher la fraude, et encouragera les citoyens de la dénoncer lorsqu’ils y sont confrontés dans les salles de classes.
Vous ne voudriez-pas que votre enfant soit traité par un médecin non qualifié. Est-ce que ça vous ferait plaisir d’apprendre que votre enfant apprend à lire et à écrire avec un enseignant non qualifié ? C’est le message que nous voudrions faire parvenir à nos concitoyens.
Les administrations centrales et délocalisées du pays, les parents d’élèves, la direction des écoles et les enseignants, les élèves et étudiants eux-mêmes et les partenaires financiers et techniques ont tous un rôle à jouer pour adresser et contrôler la corruption dans l’éducation publique. La campagne fera des débats, des conférences publiques, des sckeths, un résautage avec les medias et des rencontres d’échange et de soutien avec les PTF.
La corruption touche plusieurs aspects et phases de l’éducation publique, de la construction et l’entretien de l’infrastructure, y compris des écoles, l’achat du matériel éducatif, comme des manuels scolaires, le recrutement, la sélection et la nomination du personnel, y compris des enseignants, la falsification et la délivrance de diplômes etc.
Transparency International fait de plus en plus pour se concentrer sur la corruption dans l’éducation. Notre prochain Rapport Mondial sur la Corruption va adresser cette problématique.
Est-ce que vous avez jamais observé un abus de pouvoir dans les écoles ? Comment vous défendriez-vous ?
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